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Comment être davantage rentable en tant qu’éditeur de bandes dessinées en Afrique?

Cette interrogation fut au centre de la cinquième table ronde organisée le jeudi 08 Décembre 2022, lors du Salon du Livre de Jeunesse et de la Bande Dessinée de Yaoundé (SALIJEY), organisé par Muna Kalati et Akoma Mba au Cameroun.

Le panel composé de professionnels aguerris dans le domaine, au nombre desquels:

  • Daona Doatanta (Auteur de Bandes Dessinées, Formateur et Animateur d’ateliers d’Arts, Togo), 

  • Ejob Nathanael (Auteur, Éditeur, Illustrateur de Bandes Dessinées - CEO Zebra Comics SA, Cameroun), 

  • Paulin Assem (Fondateur et Directeur de la première maison de Bandes Dessinées Ago Media, Togo),

  • Christian Elongué, président de Muna Kalati, qui fut le modérateur. 

Les panélistes ont abordé alternativement le modèle économique des éditeurs en Afrique, les problèmes rencontrés sans omettre les pistes de solutions concrètes pour un modèle économique des éditeurs plus efficace.

  1. Le modèle économique des éditeurs en Afrique

Un modèle économique correspond à la manière dont l’entreprise va créer de la valeur pour l’ensemble des parties prenantes (les clients, l’entrepreneur, les associés, les investisseurs, etc). Les éditeurs africains utilisent différents modèles en fonction des réalités économiques, sociales et culturelles auxquelles ils font face.  

Par exemple, Zebra Comics SA, tire entièrement ses revenus de   la production et vente de Bandes Dessinées via le digital. Le but de Zebra Comics SA étant de raconter les histoires africaines, le digital se présente comme un outil indispensable pour faciliter la diffusion desdits contenus. Selon Ejob Nathanael, ce choix s’explique par le fait que la génération actuelle se familiarise de plus en plus au numérique. Alors, Zebra Comics a mis en place un système de souscription pour générer des revenus à travers les abonnements en ligne. Pour des projets spécifiques, l’entreprise fait des levées de fonds sur Instagram. 

Du côté d’Ago Media, le modèle n’est pas du tout le même. Ago Media ne vit pas que de la vente de livres mais également des revenus issus de ses services de communciation qui financent majoritairement la maison d'édition, assurent la survie de toute l’entreprise, et permettent de rémunérer les employés. Pour alléger le coût à ce niveau, Ago Media opte pour le recrutement, la formation et incubation de jeunes talents qui apprennent tout en générant des revenus pour la maison d’édition.  

  1. Les problèmes rencontrés

Au nombre de problèmes identifiés par les éditeurs, nous pouvons citer :

  • le problème de diffusion de contenus rencontré par de nombreux éditeurs qui peinent à être visible en ligne .

  • les dysfonctionnements fréquents liés à Internet tels que les bugs, problèmes de réseaux sont des éléments qui ralentissent le travail des éditeurs évoluant dans le numérique. Parfois, les paiements en ligne des utilisateurs sont sans succès.

  • les coûts élevés de conception des applications qui n'encouragent pas certains éditeurs à s’y aventurer.

  1. Les pistes de solutions concrètes pour un modèle plus efficace

Nonobstant les difficultés ci-dessus, des pistes de solutions concrètes restent exploitables pour un modèle économique plus efficace des éditeurs de BD en Afrique. Ce sont :

  • la création d’un cadre de valorisation des œuvres de l’esprit qui permettra à chaque acteur de se perfectionner dans son travail, de développer des scénarios authentiques et originaux qui mettent en relief les réalités africaines.

  • La pratique de l’autodiffusion. L’autodiffusion consiste à transmettre soi-même, aux points de vente, les informations sur les livres de sa maison d'édition ; elle requiert des compétences relevant de la commercialisation et de la communication. Beaucoup d’éditeurs pensent que la délégation de leur diffusion à une société spécialisée est l’unique solution. Alors que cela n’est pas toujours le cas. Parfois, il faut soi-même se lancer dans l’auto-promotion de son travail et le numérique facilite beaucoup les choses de nos jours

  • L’assistance des États à travers des politiques de financement des éditeurs. Ce qui renforcera les capitaux des éditeurs et favorisera l'expansion de leurs activités.

Au terme de ces discussions de la cinquième table ronde, il convient de retenir que le marché de la bande dessinée dans le domaine du livre est plus ou moins florissant avec quelques initiatives de plusieurs jeunes éditeurs sur l'étendue du continent. Cependant, ces derniers font face à de réelles difficultés auxquelles les pistes de solutions suggérées pourraient être une réponse pertinente.

C’est sur des mots de remerciement du modérateur à l’endroit des panélistes et de l’auditoire que la session du jour s’est refermée. Si vous aimeriez être panéliste à nos prochains ateliers et conférences, n’hésitez point à nous écrire à  info@munakalati.org.

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