Il existe des contes pour s’endormir, pour rire, pour grandir. Les « Contes pour les petits buveurs de lait » cochent toutes ces cases ! Que l’on soit, ou non, amateur de lait, ce recueil de contes mérite que l’on s’y attarde. Pour au moins trois raisons.
Et si vous lisiez les Contes pour les petits buveurs de lait ? Voici pourquoi.
Raison n°1 : Pour s’imprégner d’un texte rythmé et d’un graphisme coloré
Françoise Richard et Anne Buguet ont réussi, à travers le texte et l’image, à créer un univers fantastique africain où se mêlent savamment l’intrigue comico-dramatique et un décor expressif. L’équilibre entre le texte et l’image est respecté, de sorte que l’enfant qui ne lit pas encore, peut suivre avec aisance, le fil du récit, grâce aux illustrations. Ces textes s’adressent principalement aux enfants entre 3 et 6 ans.
La première histoire met en scène des enfants bergers, face à un diablotin effrayant et assoiffé du lait de leurs chèvres. Dans la seconde, tous les animaux du village tentent de résister aux assauts d’un bébé ogre, qui vient chaque soir, vider leurs précieuses réserves de lait.
Raison n°2 : Pour se donner du courage
Chacun des deux contes met en scène des personnages courageux, qu’ils s’agissent d’humains ou d’animaux. Dans La chanson du diablotin, les enfants continuent de mener le troupeau chaque jour, malgré leur peur de revoir le diablotin. Par ailleurs, ce conte révèle subtilement à l’enfant que la peur est un sentiment qui touche aussi les adultes, mais qu’elle peut agir comme un moteur efficace pour trouver des alternatives.
Dans Ninguinini, bébé ogre, chacun des animaux se désigne pour être, tour à tour, le gardien du lait. Seul le plus petit d’entre eux sera le plus courageux et suffisamment malin, pour mettre l’ogre en fuite. Une façon de dire également, que les grands ne sont pas forcément les plus forts, devant la peur.
Raison n°3 : Pour comprendre l’intérêt d’une transmission intergénérationnelle
Lire à ses enfants des contes qui parlent de lait en Afrique, permet d’aborder une large palette de sujets liés aux traditions locales. Pour comprendre la symbolique de ces contes, il faut garder en tête un indicateur socio-culturel majeur : « Le lait est au cœur de la tradition africaine. C’est un aliment noble, marqueur des sociétés pastorales. Il est consommé sous forme de lait frais, de lait caillé, de crème de beurre, d’huile de beurre, de boissons lactées, de fromages, de bouillies ou de couscous... Cette diversité des produits représente un véritable patrimoine qui contribue à forger les identités locales » (CIRAD-organisme français de recherche agronomique et de coopération internationale pour le développement durable des régions tropicales et méditerranéennes).
Ouvrir la discussion sur la consommation du lait, au-delà de l’Afrique
En fin de recueil, se trouve un court dossier documentaire intitulé : « le lait, source de bienfaits ». Pour aller plus loin, l’on pourra débattre de cette affirmation, car elle suscite la controverse en Occident (faut-il encore boire du lait d’origine animal, lorsque l’on est adulte ?).
Les parents qui s’intéressent à ces sujets et qui veulent étudier ce point de vue pour en discuter avec leur enfant, pourront trouver des pistes via ces liens d’information sur des sites français ou canadiens, notamment :
L’on peut aussi ouvrir une discussion plus large sur la nutrition : quels sont les aliments recommandés pour la croissance des enfants ? que faire pour ceux qui ne peuvent pas boire de lait en raison de l’intolérance ou de l’indisponibilité du produit ? que contient le lait et comment contribue-t-il à la croissance du jeune enfant ?
Le livre est disponible sur Amazon. Souhaitons une bonne lecture aux buveurs de lait, comme à tous les autres !
Titre : Contes pour les petits buveurs de lait
Auteur : Françoise Richard
Illustrations : Anne Buguet
Éditeur : Belin
Fiche de lecture/critique de livre
Rédacteur : Laurence MARIANNE-MELGARD