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#MunaConte : Un cafard bien habillé et bien maquillé

Muna Kalati Comms

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Il était une fois un cafard bien habillé et bien maquillé qui était assis au sol.  L’âne passa et lui dit :

« Cafard bien habillé.

Avec la crème de maquillage

au soleil assis

Veux-tu m’épouser ?        

Voyons, dit-il, montre-moi ta voix.

Immédiatement, l'âne va brayer : « hi ha, hi ha, hi ha ». Le cafard a peur et dit :

  • Non, mon Dieu ! Sa voix est forte ; non, maman, sa tête est grosse ; non, maman, sa bouche est énorme ; non, maman, je ne l'épouse pas!

Après un moment, passe le Bighorn. Il s’arrête devant lui et dit :

Cafard bien habillé

Avec la crème de maquillage

Au soleilassis

Veux-tu m’épouser ?

— Je veux avant tout entendre ta voix.  lui répond-il.

Le Bighorn ouvre le nez et commence à bêler : be, be, be.

  • Mon Dieu, quelle laide voix, quel gros nez, quelle grosse tête ; non, maman, je ne l’épouse pas !


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    Le Bighorn très triste s’éloigne et arrive le chat. Il regarde bien le cafard et dit :

    « Cafard bien habillé.

    Avec la crème de maquillage

    Au soleil assis

    Veux-tu m'épouser ?

    • Laisse-moi d’abord écouter ta voix ; chantes-moi quelque chose, le veux-tu ? Le chat ne se fait pas prier et commence à miauler : miaou, miaou, miaou.

    • Non, non, non, maman, je n’aime pas sa moustache, je ne l’épouserai pas.

    Le pauvre chat, qui aspirait à avoir plus de chance, s’éloigne avec douleur. Un instant après se présente la souris.

    • Cafard, lui dit--elle, j’ai quelque chose à te dire.

    • Dis-moi. répond-elle. Que veux-tu ?

    Cafard bien habillé

    Avec la crème de maquillage

    Au soleil assis

    Peux-tu m’épouser ?

    • J’aimerais t’écouter chanter ; premièrement, je veux vérifier quelle voix as-tu.


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    La petite souris commence à faire des tours, comme si elle dansait, en même temps elle disait : « siu, siu ».  Le cafard, en entendant ces sifflements, est ému et s’exclame :

    • Quelle belle voix, maman ! Quelle musique si douce, qu’il est beau, maman, je me marierai, je me marie avec lui !

    En quelques jours, la demande de la main se fait et peu de temps après, ils se marient et commencent une nouvelle vie comme l’un des plus heureux couples. Jusqu’à ce qu’un jour, le cafard demande à sa petite souris qu’elle l’emmène à la plage laver le linge sale.

    « D’accord », répond le mari, quand tu le veux. Le lendemain, elle met le linge à laver dans un sac, le saisit et monte sur le dos de la petite souris. Cette dernière, en courant et en sautant, l’emmène jusqu’à la côte. Une fois là-bas, elle lui dit :

    • Ma petite souris.

    •  Dis-moi, Cafard.

    •  Je reste ici à laver les vêtements pendant que tu vas à la fabrique des beignets du sultan voler la levure pour manger.

    — D'accord. répond-elle.

    La souris fait un tour et se dirige vers la fabrique des beignets pour voler la levure et il reste à laver habit. Mais la malchance lui fait perdre l’équilibre et il tombe dans l’eau. À cet instant, passait par là un chevalier sur son cheval. Le cafard le voit et dit :

    Chevalier galopant

    Si, en entrant dans la ville, tu vois, peut-être, ma souris

    Elle est en train de voler la levure /dans la grande fabrique de beignets/.

    Dis-lui que je suis en train de me noyer, pauvre cafard.

    Étant donné que je ne peux pas nager/ qu’elle vienne me sauver.

    Le chevalier rit et continue son chemin. Une fois dans la ville, il entre dans la fabrique et, pendant qu’il mange, il dit au cuisinier : « Avant d’arriver ici, je suis passé par le bord de la mer et j’ai entendu ci et là » ; il répète ce que le cafard lui a dit. La petite souris entend ce qu’il dit, elle saute préoccupée et court vers son cafard.  Elle arrive à la plage essoufflée et, sans perdre de temps, s’apprête à sauver sa femme.

    • Que s’est-il passé ? demanda-t-elle.

    • J’ai perdu l’équilibre et je suis tombé dans l’eau.

    • OK, je suis déjà là. Maintenant, donne-moi ta main.

    • Quoi ? Pour que tombe mon bracelet ?

    • Alors, donne-moi ta jambe.

    • Comment ? Pour que je perde ma cheville ?

    • Laisse-moi te prendre par la ceinture alors.

    • Peut-être que tu veux que je perde ma gaine ?

    • Bon, alors rapproche ta tête.

    • Ainsi je perdrai mes boucles d’oreilles.

    • Comment veux-tu alors que je te sorte de là ?

    • Tourne-toi et je m’accroche à ta queue.

    Ainsi fait et accroché à sa petite queue, elle sort le cafard sain et sauf. Il prend son habit, le met sur son épaule et ils s’en vont. Sur le chemin, il urine sur le dos du pauvre mari.

    La souris ne peut plus supporter ; elle le fait tomber, lui dit qu’elle n’est pas dans ses toilettes et, avec une pierre, elle l’écrase.

    De Cuentos populares tunisiens de Mohamed Abdelkefi, traduit de l’espagnol au français par Narcisse Fomekong.


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