« Il faut semer »
C’est par cette parole prometteuse, invitation à creuser et à trouver l’amour que s’achève l’œuvre Collier de perle, fruit d’un séjour de création et d’amitié au Triangle, Cité de la danse, à Rennes. Cette phrase pourrait résumer l’univers de la création littéraire chez Kouam Tawa, l’esthétique et l’esprit qui guident sa trajectoire de poète et de dramaturge depuis plusieurs décennies. Kouam Tawa est né en 1974 au Cameroun, là où la terre est rouge. Depuis, le poète travaille sans relâche à creuser au fond de lui-même pour que se révèle l’amour de l’autre.
En 1998, Kouam Tawa n’est encore auteur que de plusieurs manuscrits inédits. La publication de son premier souffle poétique, Moisson d’amour (poèmes pour la jeunesse) par l’Agence Intergouvernementale de la Francophonie (désormais Organisation Internationale de la Francophonie – OIF) sonne la cloche d’une aventure qui, vingt ans après, ne fait que commencer.
Il faudra pourtant attendre dix précieuses années pour qu’un deuxième recueil de poésie paraisse. Pendant cette longue décennie qui au Cameroun coïncide avec l’envol et l’essoufflement de certaines initiatives culturelles (Associations, Revues etc.), le poète observe les astres et les météorites à travers les bourses et les résidences. En 2008, son deuxième livre de poésie, Sais-tu où va le soleil ? paraît avec des tableaux de Marion Lesage aux éditions de La Martinière.
Entre 2008 et 2018, Kouam Tawa a publié au Cameroun et à l’étranger, une dizaine de textes poétiques les uns aussi fraternels que les autres. En 2017, il a fait paraître quatre textes dont Je verbe, aux éditions Clé, Matin de fête, collection Tango, éd. Donner à Voir, et Danse petite lune, Rue du monde, lauréat du Prix Lire et Faire Lire au Printemps des poètes 2017.
Chemin faisant le théâtre
Metteur en scène et auteur de textes dramatiques, Kouam Tawa monte les spectacles et partage la passion du verbe depuis l’âge de ses premiers textes. Il administre la compagnie Feugham à Bafoussam, qui a joué des textes africains et européens à travers le Cameroun, l’Afrique et le reste du monde. Nuit de veille son œuvre a récemment été mise en scène à Grenoble, au dernier Festival Regards Croisés.
Lorsqu’il ne travaille pas comme auteur dramatique, Kouam Tawa anime des ateliers d’écriture et écrit pour les jeunes, les enfants et les adultes. L’homme à l’oiseau son dernier livre pour enfant, illustré par Marie Aubière est paru chez Matezo square en mars 2018.
En Côte d’Ivoire, terre d’exil de beaucoup d’écrivains camerounais depuis quelques années, Kouam Tawa vient de faire publier La voix de petites gens, aux éditions Les Classiques Ivoiriens.
Kouam Tawa a obtenu le premier prix de l’Agence de Coopération Culturelle et Technique (ACCT) en littérature africaine pour la jeunesse ; depuis, il a été plusieurs fois Boursier de plusieurs organisations internationales et a plusieurs fois participé à des résidences de création littéraire. Au Cameroun, Kouam Tawa est Secrétaire de la Fondation Genoo, institution à but non lucratif qui organise le Prix de la jeune plume camerounaise.