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Writer's pictureMuna Kalati

La contribution du numérique à la diffusion et commercialisation des livres de jeunesse en Afrique.

En Afrique, quelles sont les solutions innovantes qui facilitent la lecture, la diffusion et la distribution des livres de jeunesse à l’ère du numérique ? 

Cette question fut au centre de ladeuxième table ronde organiséele mardi 06 Décembre 2022, lors du Salon du Livre de Jeunesse et de la Bande Dessinée de Yaoundé (SALIJEY), organisé par Muna Kalati et Akoma Mba au Cameroun. Le panel était composé d’experts en la matière à savoirFiston Mudacumura(Auteur, Éditeur, Directeur - Mudacumura Publishing House basé au Rwanda), Bertille Sindou-Faurie(Chargée des Relations avec les éditeurs chez YouScribe, France) ainsi que Ama Dadson (Fondatrice de Akoo Books Audio) et a été modéré par le président de Muna Kalati, Christian Elongué.

La session a abordé tour à tour les initiatives, difficultés, et actions devant être menées collectivement et individuellement par tous les acteurs de l’industrie du livre jeunesse et du numérique. 

  1. Les initiatives facilitant la lecture et l’apprentissage numérique

Il faut noter que de nombreuses et belles initiatives sont prises sur l’ensemble du continent en vue de faciliter l’accès des lecteurs en général mais des jeunes en particulier aux livres de jeunesse via le digital. Trois de ces initiatives furent abordées :

  • La bibliothèque en ligne YouScribe offrant un accès à plus de 1.5 million de références avec des contenus adaptés au continent, un modèle économique évolutif qui rime avec succès et une extension géographique importante.

  • HAAPAStore, considéré comme un outil indispensable dans la distribution de contenus numériques d'Afrique axés sur le vécu des africains. Le fondateur Fiston Mudacumura, a révélé que sa structure produit également des dessins animés à partir des livres jeunesses existants, afin d'accroître l’intérêt des jeunes et enfants. 

  • Akoo Books, une plateforme de streaming de livres audio noirs et/ou africains et d'autres contenus audiovisuels, proposant donc des livres en format (MP3, PDF, et EPUB3).

Ces initiatives, sont quelques-unes parmi tant d’autres solutions digitales – nous en listons 37 autres ici – qui permettent de surmonter les barrières limitant l’accès aux contenus de jeunesse sur le continent.  Bien que dynamiques, les porteurs de ces trois projets rencontrent des challenges qui limitent leur croissance. 

  1. Les difficultés

Bien que les panelistes aient cité de nombreuses difficultés, les principales et récurrentes sont :

  • L’insuffisance de moyens financiers. Les éditeurs en Afrique, de façon générale, manquent de ressources financières. Ceci les limite dans le déploiement de leurs actions et restreint l’exercice convenable de leur fonction. 

  • L’accès difficile à la connexion Internet et aux infrastructures technologiques de pointe. Les acteurs du livre de jeunesse jusque-là ne disposent pas réellement d’équipements sophistiqués répondant aux exigences liées à leur profession. Ils exercent pour la plupart avec de faibles moyens dont ils disposent ou empruntent, ce qui n’est pas du tout à leur avantage.

  • Les barrières dans l’accessibilité des contenus disponibles. Les plateformes proposant les livres de jeunesse en version numérique font parfois l’objet de méfiance auprès de certains auteurs ou éditeurs des livres papiers. Cette méfiance, d’après Sindou-Faurie, est souvent due à la peur du piratage, l’inquiétude de ne plus pouvoir rompre le partenariat, le mode de rémunération et pour terminer la peur d’être noyé dans la masse des titres.

  1. Les actions concrètes à mener

Au terme des échanges de la deuxième table ronde du SALIJEY, il convient de retenir que face aux difficultés susmentionnées, des actions immédiates et innovantes doivent être menées si les éditeurs, les auteurs, les lecteurs et surtout les Etats veulent donner fière allure à l’industrie du livre de jeunesse et du numérique. Ce sont entre autres :

  • Les apports financiers des Etats à l’endroit des acteurs du livre de jeunesse dans l’optique de faciliter l’accès des manuels scolaires et l’aide directe aux éditeurs.

  • L’acquisition d’infrastructures technologiques et de connexion Internet de pointe permettant aux propriétaires des plateformes digitales de faciliter le développement et l’expansion de leurs activités.

  • La synergie d’actions entre les acteurs du livre numérique et du livre physique pour une meilleure complémentarité dans l’accessibilité et la commercialisation de livres de jeunesse.

Comme l’affirmait Bertille Sindou-Faurie « Le livre numérique n’est pas une concurrence au livre physique. Il doit y avoir une complémentarité pour avoir plus d’accès aux contenus afin de faire vivre l’industrie ».

C’est sur des mots de remerciement du modérateur à l’endroit des panélistes et de l’auditoire que la session du jour s’est refermée. 

Si vous aimeriez être panéliste, n’hésitez point à nous écrire à  info@munakalati.org

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