Alors que le coronavirus continue sa course macabre à travers les continents, des auteurs africains, 20 au total, ont partagé « leurs regards croisés » sur cette pandémie qui aura nettement révélé les limites de l’Homme.
Ces écrivains, en provenance d’Afrique, d’Europe et du Québec, donnent leur point de vue sur cette maladie, en contradiction avec les prévisions alarmistes de l’Occident sur le continent noir. En effet, la prophétie sur les milliers de cadavres jonchant les rues et trottoirs de l’Afrique à cause de la Covid-19 n’a pas finalement eu lieu.
Les Africains ont fait preuve d’une résilience inédite au moment où le vieux continent et l’Amérique sont dépassés. Ce qui fait dire à l’écrivain Ascension Bogniaho, dans sa préface, que « ces oiseaux de mauvais augure oublient que les peuples vivent différemment les évènements à cause de la différence de leur histoire personnelle… ». À ses yeux, au cœur de cet Occident désorienté et en quête de son salut, l’Europe trouva le temps et les moyens de prophétiser, avec une inexplicable jubilation à peine contenue, le cataclysme pour l’Afrique.
Dans cet ouvrage collectif, paru aux Éditions Vénus d’ébène du Bénin, chaque auteur explique, selon son vécu, la pandémie, surtout pendant la période du confinement. Intitulé « Regards croisés sur le coronavirus », ce livre de 253 pages fait l’objet de «tours d’horizon, visions plurielles, tranches de vie, ressentis divers ». En fonction du ressenti de chaque écrivain, cet ouvrage aborde différentes thématiques parmi lesquelles les relations internationales, le changement climatique, la sécurité…
L’ouvrage est conçu et coordonné par l’écrivaine béninoise Adélaïde Fassinou. Elle explique que « cette pandémie aura montré au monde la faiblesse de l’être humain et la vacuité de notre existence ». Selon elle, peu importe « notre couleur de peau, nos origines sociales, nous devons tous nous unir pour construire ce monde».
L’effroi engendré par la Covid-19 a fait qu’Adélaïde Fassinou a trouvé pour thérapie principale l’écriture. « Il fallait exhumer de mes tripes cette peur que j’avais et qui envahissait tout le monde. C’est ainsi que j’ai commencé à rédiger mon texte sur le coronavirus, un texte que j’ai intitulé “Coronasoliloque “. À un moment donné, j’en ai parlé à mes connaissances, à mes collègues auteurs puisque je n’étais pas seule à vivre dans cet effroi…», explique-t-elle.
Ibrahima BA