Sadiatou vit au Burkina Faso. Tous les jours, Sadiatou part à lʼécole sur le vélo de son grand frère. Un jour, elle revient avec une pintade offerte par le directeur de lʼécole. Hélas, papa Honoré décide qu’elle sera mangée. Grâce à la complicité et aux ruses de son grand-père, Sadiatou va éviter le pire ! Voilà pour l’histoire…
Les illustrations de Karine Maincent sont un régal pour les yeux… Une explosion de couleurs où chaque détail compte. L'album vient de sortir en librairie, l'occasion en ce début juin 2020 de poser trois questions à Karine Maincent.
L'école pour Sadiatou et pour toutes les filles aussi
Que représente pour vous l’histoire de Sadiatou ?
"Cette histoire aurait pu se passer dans n'importe quel pays du monde ! Le fait de l'ancrer au Burkina Faso permet d'apporter un regard vivant et coloré sur cette terre des "hommes intègres" aujourd'hui. Une terre nourricière où les petits potagers et les élevages fleurissent partout ! L'école pour Sadiatou et pour toutes les filles aussi !"
Vous avez un rapport particulier à l'Afrique et en particulier à Cotonou au Bénin. Comment y avez-vous puisé peut-être des sensations pour les traduites en couleurs ?
"Bien qu'ayant pu voyager par deux fois au Burkina Faso, se sont en effet des ambiances, des odeurs, des instants vécus au Bénin qui m'ont inspiré les illustrations de Sadiatou. J'y ai ainsi glissé le manguier d'Hector, sa petite cafetière italienne, l'élevage de poules de son frère à Cocotomey, mais aussi les paysages de petits villages et de terres cultivées aux alentours de Bohicon traversés à moto avec Théo."
Ces couleurs, justement, comment les avez utilisées ?
"Les couleurs proviennent de ces souvenirs ! J'ai d'abord défini une gamme de nuances puis je me suis servie de couleurs pures sorties de tubes de gouache ou de crayons de couleur pour réaliser les illustrations. Les motifs de tissus rencontrés ont aussi été une source d'inspiration."
La lumineuse palette de couleurs de Karine
Nous avons également posé trois questions à l’auteur de Sadiatou, Didier Dufresne
Il pourrait s'agir d'un conte. Pourquoi avoir choisi une histoire qui débute dans une école ?
"Pour la collection, "J'ai la tête qui tourne" chez Mango, j'essaie d'adapter librement des contes traditionnels que je situe dans le monde d'aujourd'hui. Pour cela, je m'inspire de ma connaissance du pays. Au Burkina Faso, j'ai passé de longues journées dans les écoles de brousse ("Le trésor de Kolgrogogo", collection "Les Écoles du Bout du Monde", Éditions Auzou). J'ai donc tout naturellement eu envie de commencer mon histoire dans une école."
Comment avez-vous travaillé avec Karine ?
"Notre éditrice a choisi Karine pour des tas de raisons : sa personnalité, sa façon de voir le monde, sa lumineuse palette de couleurs... Mais Karine connaît aussi l'Afrique et le quotidien des enfants et de leurs familles. Elle a su mettre des images justes sur mes mots. J'ai simplement partagé avec elle des photos prises sur place. Nous avons aussi dialogué, généralement par mail, à chaque fois que c'était nécessaire, pour préciser des points de vue ou des images. J'ajoute que cela a été un plaisir de travailler ensemble."
Avez-vous d'autres projets pour cette collection particulière ?
"Le temps passe vite et cela va faire bientôt 30 ans que mon premier livre est paru aux édition Mango. C'est dire si des liens se sont créés ! Cette nouvelle collection, initiée par Marion de Rouvray, notre éditrice, comporte actuellement deux titres : Sadiatou (Burkina Faso) et Mai Anh (Vietnam). Suivront en 2021 la Russie et le Maroc. Ce sera au tour ensuite du Portugal et de la Turquie. Et comme le monde est vaste, on espère ne pas s'arrêter en si bon chemin !"
J'ai la Terre qui Tourne (Mango jeunesse) est une collection qui invite les jeunes lecteurs à découvrir la vie quotidienne d’autres enfants, ailleurs…
Article original publié par Malika Boudiba sur FranceTV Info