top of page
Logo_MK.png

Trois pistes pour surmonter les obstacles liés à la formation des professionnels de bibliothèques en Afrique Francophone

Les deux sommets africains des bibliothèques publiques à Johannesburg en 2012 et au Swaziland en 2016 ont eu le mérite de mettre en exergue les problèmes principaux liés à la bibliothéconomie en Afrique Francophone. Parmi ces difficultés majeures, vient en tête de liste, la formation des professionnels.  Au premier sommet par exemple, l’on a remarqué que  quand les programmes de formation en bibliothèque existent, ils sont peu adaptés aux bibliothèques publiques. Précédemment, Jean de Chantal soulignait le  manque d’écoles de bibliothéconomie. La conséquence immédiate d’après lui était la fuite des cerveaux.  Il se pose au regard de ce qui précède, la question de la formation des professionnels qui semble plus que jamais d’actualité. Soucieux de la création d’un réseau fort des associations de bibliothécaires, l’IFLA a organisé un séminaire en 2015 pour davantage fédérer les associations existantes et les former. Cette initiative fut très bien accueillie. Dans la même perspective, nous pouvons nous poser la question de savoir comment surmonter les obstacles liés à la formation des professionnels. Des propositions y relatives feront l’objet de notre développement. 

  1. Soutenir  et encadrer les initiatives  dans le secteur 

Dans plusieurs secteurs en Afrique francophone, il existe des initiatives publiques et privées. S’il y a donc déficit en termes de formation des professionnels des bibliothèques, il faut trouver des stratégies connexes pour remédier progressivement à la situation.  Dans cet ordre d’idées, on note dans certains pays, des initiatives  qui ont le mérite de susciter l’intérêt au regard de ce qu’elles proposent comme ateliers de formation et de renforcement des capacités. Dans ce registre, nous avons l’Association des Professionnels de l’Information Documentaire Pour l’Afrique (APIDCA). C’est une structure qui œuvre, entre autres, dans le domaine de la formation des bibliothécaires à travers son magazine (des contenus scientifiques de haute facture sur la question),  et les ateliers de formation annuels. A travers ses actions, elle contribue à  la formation continue des professionnels de la bibliothèque. Par conséquent, le soutien des pouvoirs publics est primordial pour renforcer cette initiative. D’ailleurs, lors du Séminaire/atelier BSLA (Building Strong Library Adssociation),  le constat global était l’insuffisance de l’accompagnement des pouvoirs publics en Afrique Francophone. 

A côté de l’APIDCA, nous pouvons parler du travail de l’Association SEDD  qui  crée des bibliothèques mobiles et mène des actions de formation depuis 2015 pour l’assurance d’un développement durable. Selon Christophe Tatdja Tchuingue, les bibliothèques devraient donc avoir une place centrale dans les projets de développement durable. Elle ne se contente pas de créer des bibliothèques mais elle œuvre aussi pour la formation des bibliothécaires scolaires et municipaux. D’où le concept de JBS (Journées des Bibliothécaires Scolaires et Municipaux). En dernier ressort, nous pouvons citer l’Association de Bibliothécaires, Archivistes, Documentalistes et Muséographes du Cameroun (ABADCAM) qui se veut une Association dont l’une des missions est de contribuer à la formation permanente des bibliothécaires, archivistes, documentalistes et muséographes. Au regard de ce qui précède, l’on peut remarquer qu’il existe des initiatives et/ou associations qui s’intéressent véritablement à la formation des bibliothécaires. Toutefois, il faudrait encore que la cible s’y intéresse. 

  1. Une prise de conscience des acteurs sur la nécessité d’adhérer aux associations 

Il est toujours important d’actualiser ses connaissances et de faire des recyclages peu importe le domaine dans lequel nous nous trouvons. Nous avons mis en exergue quelques associations qui œuvrent dans la formation continue des bibliothécaires. Toutefois, si ces derniers ne s’y intéressent pas, s’ils ne manifestent pas un intérêt urgent à se familiariser aux bonnes pratiques, les lignes ne peuvent pas bouger. Il faudrait donc une prise de conscience générale de toutes les personnes qui interviennent dans la bibliothéconomie en Afrique Francophone. C’est en cela que le travail louable des associations telles que APIDCA, ABADCAM, SEDD auront un plus grand retentissement. Ceci produira un effet boule de neige. A ce titre, les bailleurs de fonds et/ou pouvoirs publics au regard de l’intérêt grandissant, pourront accorder plus d’intérêt à la question. Par ailleurs, ces associations pourraient davantage accroître leur collaboration pour trouver des solutions conjointes car il demeure vrai qu’ensemble on va plus loin et l’impact est plus conséquent. Les bibliothécaires voudront se donner à fond dans leurs formations s’il existe davantage de prix. 

  1. Dynamiser la formation  des bibliothèques à travers les prix 

L’on a coutume de dire qu’un travail bien fait mérite une récompense. Dans cet ordre d’idées, il semble  plus que nécessaire de créer des prix qui vont permettre de booster la discipline et le travail des prometteurs de bibliothèques.  A ce propos, l’Association SEDD l’a compris en créant un prix en 2015.  Dans la même veine, lors du Salon du  Livre Jeunesse et de la Bande Dessinée de Yaoundé (SALIJEY) 2022,   le prix « Viviana Quinñones »  de la meilleure bibliothèque jeunesse indépendante a été lancé pour la plus grande joie des acteurs des bibliothèques jeunesse. L’existence de ces prix a plus que stimulé les promoteurs de ces établissements à se donner au maximum voire même d’améliorer la qualité des services offerts par leurs centres. L’expérience de l’Association SEDD est un exemple car dès lors qu’ils ont mis en exergue des prix pour des bibliothécaires,  beaucoup ont fait des efforts pour améliorer leurs services afin de correspondre aux attentes globales. 

En définitive, il faut le reconnaître, la formation des bibliothécaires doit être au centre des préoccupations dans les pays d’Afrique Francophone. L’enjeu étant important, le soutien des initiatives, la création des prix pour booster l’intérêt, l’implication active des acteurs dans les associations sont des voies à explorer pour surmonter les obstacles liés à la formation. Avez-vous d’autres propositions dans ce sens ? 

0 views0 comments
bottom of page